Mimosa pudica

Il existe au Brésil une plante singulière, la Mimosa pudica, appelée aussi “plante sensible” : au moindre contact de la pluie ou effleurement des doigts, les feuilles se replient vers la tige. Une fois le calme revenu, elles se déploient peu à peu.

Trois personnages sont plantés sur le plateau. Ils se scrutent, se cachent, se dérobent. Silences et inconfort de la situation (Pourquoi il me regarde? Qu’est-ce qu’il me veut, celui-là ?!..?)

Mutik raconte comment l’humain, comme la Mimosa pudica, peut être tenté de se replier sur lui-même, lorsqu’il est au contact des autres. Certains, adultes comme enfants, débordent d’imagination pour se cacher du regard et ne pas avoir à entrer en contact. Ce spectacle raconte aussi que, derrière la timidité, il y a un monde singulier et riche, avec d’autres manières de communiquer. Et que, quand on la dépasse, elle révèle des personnalités uniques.

Mutik propose de se connecter aux émotions et aux sensations par l’entremêlement de la lumière, des images, de la musique et de différentes formes théâtrales (corporel, objet, masque…).

L’intention des artistes

La timidité est un sujet qui touche tout le monde, à des degrés divers. En travaillant
dans des classes de primaires, Josselin, Benoît et Ahmed se sont rendu compte que,  dans chaque groupe il y a un lot d’enfants qui ne prennent jamais la parole – surtout parmi les filles.

“Nous nous sentons personnellement concernés par cette problématique. Josselin,
qui n’a pas parlé avant 11 ans, a apprivoisé sa timidité par la musique et en devenant comédien. Benoît travaille sa timidité dans le spectacle mais, réservé, se cache volontiers derrière les manettes de sa table de régie. Et Ahmed, acteur extraverti, jure qu’il préfère la solitude. Nous sommes tous les trois bien décidés à entrer dans l’ère de la post-timidité.”

“La timidité est un handicap social, qui perturbe les codes de la vie en groupe et est source d’inégalités. Elle est aussi une souffrance pour les personnes touchées. Pour nous, parler de la timidité est une double invitation : pour les timides, l’invitation à dépasser leur peur pour laisser se déployer leur singularité, et pour nous tous, l’invitation à prendre le temps de soigner notre rapport à l’autre et celui d’apprendre à communiquer autrement que par le bruit de la parole.”

Des résidences à la création

La Cie La Canopée reviendra en résidence au Foyer populaire pendant la première quinzaine de juin. En attendant, elle sera aussi accueillie à La Roseraie et à La MoMa. La première de Mutik se tiendra le 27 avril 2021 à la Montagne Magique (Bruxelles).