Plateforme Hélix

L’objectif d’HÉLIX est de créer des dynamiques culturelles de coopération inter et intrasectorielles afin d’expérimenter la démocratie culturelle. C’est dans cette logique que la plateforme a encouragé la rédaction d’une charte de coopération désirée et durable.
Le 10 mars 2015, nous avons conviés les acteurs culturels à la présentation de la charte et de son annexe méthodologique. Après avoir analysé et débattu des propositions d’amendements, les acteurs culturels ont voté à l’unanimité un texte finalisé. La journée s’est prolongée par des discussions en ateliers sur la suite à apporter en terme de diffusion et d’opérationnalisation de la charte.
Objectifs de la charte de coopération désirée et durable:
- Faciliter une dynamique intersectorielle culturelle sur le territoire
- Encourager les acteurs à mieux se connaitre, à faire émerger de nouveaux projets
- Toucher de nouveaux publics
- Rendre les acteurs plus visibles, plus légitimes, plus efficaces, mieux reconnus…
- Faire mieux, à plusieurs, ce que déjà ils faisaient seuls ou ensemble
Faire culture avec et pour les Brabançons wallons, tel est le leitmotiv des réflexions et des actions en faveur de la coopération sur ce territoire en mutation qu’est notre province.
Si nous sommes convaincus que le système démocratique est le meilleur des systèmes, la question qui se pose aujourd’hui est bien de savoir comment cette démocratie tient compte de l’expression collective, des attentes, des souffrances, des émotions de chaque homme, femme et enfant, afin de bâtir un monde plus égalitaire et inclusif. Les derniers faits d’actualités – la crise des réfugiés, la montée des radicalismes et intégrismes, la révolte des gilets jaunes, … – tous ces faits interrogent notre modèle de société
Enjeu de justice sociale, enjeu de mobilité, enjeu énergétique, enjeu de l’accès au logement, enjeu d’un monde multiculturel… Les opérateurs que nous sommes nous devons de nous en emparer pour accompagner le citoyen dans sa capacité à lire et comprendre le monde qui l’entoure et pour être en mesure d’agir en connaissance de cause.
Les opérateurs que nous sommes devraient laisser de côté une coopération qui se base sur une opportunité ou sur un calcul économique au profit d’une coopération durable et désirée. C’est Marc Maeesschalck (philosophe, directeur de recherche au centre de philosophie du droit de l’UCL) qui nous a ouvert les yeux sur cette notion. Selon lui, la coopération économique est souvent un « pis-aller », elle est « contrainte ». Ce modèle de coopération contrainte est généralement une structure d’accord provisoire pour maximiser des intérêts individuels sur le court terme. Ce modèle n’est pas très fructueux ! Il entraine des résistances à coopérer. D’autres modèles de coopération pourraient fonctionner et nous amener à développer des formes de coopération si au contraire, nous choisissons librement de nous allier, de faire culture ensemble. N’est-ce pas un bel enjeu de démocratie culturelle ? La coopération est d’abord enracinée dans le désir de faire des choses avec les autres. Cela implique donc qu’il faut être attentifs aux intérêts des autres. Tant que l’autre est opaque, si on ne comprend pas ses intérêts, c’est impossible de coopérer. Coopérer nous fait aller chercher quelque chose que nous n’aurions pas trouvé ou même imaginé tout seul. La structure de coopération, quand elle est désirée, nous tire vers la construction d’un supplément sans contrainte extérieure et qui parte de la réalité du terrain. Myriam Masson