
Né en Pologne, Zalmen Gradowski est déporté à 31 ans avec sa famille au camp d’Auschwitz-Birkenau. Enrôlé de force dans les sonderkommandos, il est contraint à participer au processus de la «solution finale», de l’arrivée des déportés à l’enfouissement de leurs cendres. Jusqu’à son assassinat, Zalmen Gradowski sera habité par une irrésistible pulsion d’écrire. Il témoignera de ce que ses frères et lui ont vu et subi, avec comme objectif profond que l’on puisse les pleurer, que l’on sache et que ces crimes ne restent pas impunis. Pour cela, il a pris le risque d’enfermer ses trois manuscrits dans de lourdes gourdes et de les enfouir sous les cendres, en espérant qu’ils soient retrouvés. Le texte originel de cette création est le cri d’un homme, excavé du plus profond de la fosse.
Avec la précieuse collaboration d’Agnès Limbos, Simon Wauters et Gil Mortio imaginent une adaptation théâtrale faite de matière d’argile, de musique live et de parole. Ils redonnent un battement, une matière et une voix à ces âmes abandonnées dans les rouages de l’enfer. Pour incarner l’innommable, dire l’altérité et l’humanité de ces hommes poussières qu’une invincible pulsion de vivre a fait venir jusqu’à nous, ils inventent un langage d’objet : faire parler la terre.
Spectacle coup de coeur et coup de poing !
La Libre